Les sens du cheval n'ont pas les mêmes caractéristiques que les nôtres. Bien les comprendre nous permet de mieux nous adapter, de mieux réagir face à ses comportements. Comment faut-il le regarder, le sentir, le toucher, lui parler et l'écouter, pour établir un contact plus étroit avec notre cheval ?
-Regarder
Comment regarder son cheval ? Normalement, bien sûr. Mais remarquez à quel point les animaux "savent" comment ils sont regardés. Dans un pré, si vous fixez un animal, vous allez provoquer sa réaction. Mieux vaut adopter un regard panoramique, plus calme, ce qui ne vous empêche pas de guetter celui qui vous intéresse le plus du coin de l'oeil !
-Sentir
Quand vous approchez votre cheval, il vient vous sentir. Acceptez la situation. Soufflez dans son nez, comme lui. Il apprendra ainsi à reconnaître une odeur amie... pour la prochaine fois.
-Toucher
Caresser son cheval, c'est bien. Au bon endroit, c'est mieux ! Observer les contacts naturels des chevaux entre eux, et inspirez-vous en. Si vous touchez des endroits inaccessibles au cheval, comme la crinière ou le cou, mieux vaut les gratter du bout des doigts. Ailleurs, privilégiez la caresse véritable, bien franche, avec le plat de la main. Attention à bien respecter les zones de sécurité pour éviter les mouvements brusques, de la tête en particulier.
-Parler
L'ouie est le point fort du cheval, profitez-en pour lui parler. Dans l'activité quotidienne du cavalier, il faut parler au cheval à toutes les occasions : quand on entre dans son box ou dans un paddock pour se signaler, quand on le promène pour le rassurer...
C'est plus efficace que bien des gestes. Les intonations et la rapidité du débit ont bien sûr plus d'importance que les mots eux-mêmes. Ainsi les mots prononcés lentement ont un effet apaisant. A l'inverse les éclats de voix l'énervent et peuvent le mettre sur la défensive. Les mots prononcés avec violence sont perçus comme une punition. Les mots calmes sont véçus comme une récompense. Plus les mots sont courts et différents dans leur sonorité, mieux le cheval les enregistre. C'est ainsi que les charretiers guidaient autrefois les chevaux de la voix : "hue" pour aller à droite ; "dia" pour aller à gauche. Il faut donc parler aux chevaux, quitte à leur dire n'importe quoi !
Quand le silence s'instaure entre l'homme et le cheval, la relation se desserre et la peur surgit.
-Ecouter
Vous parlez à votre cheval, mais lui aussi vous parle, à sa façon. Il possède deux langages, gestuel et quasi verbal. Le langage gestuel, ce sont des coups frappés contre la porte du box à l'heure des repas, des piétinements... Attitudes les plus marquées : la fuite, la ruade, le cabrage... Le langage quasi verbal, ce sont des couinements, hennissements, gémissements... Dans les prés, il se rapproche d'un état sauvage, et ce sont des cris d'alerte, d'appel, de colère ou de consentement. Il prévient ainsi ses congénères qu'il arrive. De la même façon, un cheval qui entre pour la première fois dans une écurie peut hennir pour prévenir les autres.